Je continue à mettre vos histoires en avant. Après avoir raconté l’histoire de Margaux qui a la chance de vivre à Rio, ou encore celle de Mickaël qui vit en Croatie, je suis aujourd’hui allé à la rencontre d’une amie qui a eu la bonne idée de partir vivre en Nouvelle-Zélande. Ce pays à l’autre bout du monde vous a toujours intéressé ? Curieux de savoir combien ça coûte, comment on trouve un job sur place chez les Kiwis ? Cette interview va vraiment vous intéresser 🙂
S’installer et vivre en Nouvelle-Zélande
Bonjour Clarisse, peux-tu te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas ?
Je m’appelle Clarisse et j’ai 24 ans. J’ai étudié la communication et le marketing pendant 5 ans. Après une courte période de chômage j’ai décroché un CDD de 9 mois qui m’a permis d’économiser pour voyager… Et surtout de construire mon projet de voyage (où, quand, comment, avec qui, pourquoi…).
J’ai toujours beaucoup voyagé étant petite (Ouest américain, Égypte, Maroc, Croatie, Espagne…) mais c’était en pur tourisme, avec mes parents et ma sœur. Là, ça allait être autre chose !
Pourquoi es-tu partie en Nouvelle-Zélande ? Pourquoi pas l’Australie ou le Canada ?
Je suis partie en Nouvelle-Zélande avec mon copain. Il avait fait une demande pour le PVT Canada mais, comme beaucoup de monde, il a été recalé… Du coup je n’ai même pas cherché à faire la démarche de mon côté. L’Australie nous plaisait aussi beaucoup mais plusieurs points nous ont fait préférer la Nouvelle-Zélande : l’image des Français en Australie est très mauvaise à cause de comportements irresponsables de la part de certains « PVTistes » là-bas, et nous ne voulions pas que cette mauvaise image nous empêchent de trouver un travail ou que nous soyons tout simplement mal vus.
D’autre part beaucoup de nos connaissances étant déjà parties en Australie, nous avions l’impression de la connaître déjà, et de faire comme tout le monde ! Et puis, en partant en Nouvelle-Zélande, il y avait ce côté « je pars à l’autre bout du monde » qui nous a aussi plu ! D’où notre nom de blog : http://cantgoanyfurther.tumblr.com/ 😉
As-tu vécu un choc culturel important ?
Les Néo-Zélandais sont un mélange d’Anglais (mode de vie, culture, politique) et d’Américains (éducation des enfants, nourriture). Même si je connais ces cultures, il est vrai que s’y adapter est un peu plus compliqué. La nourriture est très éloignée des standards français, l’accent est difficile à comprendre au début, et la gentillesse des gens peut surprendre : même à la caisse du supermarché ils te demandent comment tu vas, d’où tu viens, et cela sans arrière-pensées et sans te juger, mais juste pour te connaître et faire la conversation !
Qu’est-ce qui t’a le plus plu durant ton voyage ?
Nous avons commencé par un road trip dans l’Île du Nord, puis dans l’Île du Sud, avant de faire du woofing chez une famille vers Queenstown (Île du Sud). Pendant le road trip, nous voyagions avec un break et dormions dedans sur un matelas une place…
Pendant le road trip, nous voyagions avec un break et dormions dedans sur un matelas une place…
Cette vie de « baroudeuse » m’a beaucoup plue et m’a appris à sortir de ma fameuse « zone de confort » pour apprécier davantage les petits plaisirs quotidiens.
Je ne dis pas que les douches froides et les nuits à se battre pour un centimètre de matelas me manquent, mais il est toujours intéressant d’aller au bout de ses limites pour se connaître et tester sa résistance.
A l’inverse, qu’est-ce que tu n’as pas trop apprécié ?
Réponse clichée d’une Française : la nourriture. C’est très gras, très sucré, très salé, et peu raffiné. Si tu as la chance d’avoir un bon salaire tu peux te permettre de t’acheter des fruits et des légumes, mais le reste du temps c’est malheureusement très difficile de manger sainement.
Il y a-t-il eu des difficultés d’adaptation ?
Pas vraiment. Sur la route nous vivions notre vie, et une fois arrivés dans la famille nous avons pris le pli sans trop de problème. Ils nous ont même aidé à nous créer un réseau pour nous permettre de travailler de temps en temps pour d’autres personnes.
Alors, tu préfères vivre en Nouvelle-Zélande ou en France ?
Si j’avais mes amis, ma famille et la bouffe française en Nouvelle-Zélande, je choisirais ce pays ! Ils sont organisés à l’Anglo-Saxonne, donc sont très réglos, mais ils habitent sur une île et ont ce côté « à la cool » si agréable et si loin de l’état d’esprit français qui est toujours stressé et peu souriant (après j’arrête avec les clichés !).
Comment est le marché du travail là-bas ?
Pour les jobs d’intérim comme serveur, caissier, vendeur, il est malheureusement très bouché car très concurrentiel. Les Allemands, Sud-Américains, Australiens… qui viennent en Nouvelle-Zélande pour faire des petits boulots de ce genre rendent la tâche très difficile ! J’ai essayé pendant un mois de chercher du travail à Wellington et je n’avais pas l’expérience requise et tant attendue par les employeurs.
J’ai essayé pendant un mois de chercher du travail à Wellington et je n’avais pas l’expérience requise et tant attendue par les employeurs.
En revanche pour ce qui est des cuistots ou des baristas, la demande est très forte (expérience exigée) ! La façon d’embaucher est très différente de celle de la France : tu peux ne pas avoir de contrat, tu es payé à la semaine, et le turnover est impressionnant.
Et le coût de la vie en Nouvelle-Zélande est-il très important ?
Le fait de vivre sur une île rend la vie malheureusement très chère. Tous les produits d’importation sont extrêmement onéreux (fruits, légumes, marques internationales) et comme les salaires sont plutôt élevés, et hebdomadaires, le coût de la vie reste en effet très cher.
Concrètement, combien faut-il gagner pour avoir un bon confort de vie en Nouvelle-Zélande ?
Par semaine, pour pouvoir payer son loyer (en auberge de jeunesse environ 350 NZD la semaine à Auckland), ses frais de transport, sa nourriture, et avoir un bon confort de vie, il faut gagner au minimum 800 NZD par semaine.
Les températures ne sont pas trop extrêmes en été/hiver ?
Contrairement à l’Australie, les températures estivales ne sont pas insurmontables. Au contraire, comme le pays est proche du Pôle Sud, les étés sont très agréables car pas trop chauds (environ 25 degrés). L’hiver est froid, surtout dans l’Île du Sud et près des montagnes. Il peut faire -10 degrés la nuit et 0 degré la journée en hiver.
Et les Néo-Zélandais, qu’en penses-tu ?
Les Néo-Zélandais sont des gens très sympathiques, sincèrement gentils et avenants. Si tu te retrouves perdu, il y aura 5 personnes pour t’aider avec ton plan à la main. Si tu es dans la galère, ils te prêteront un bout de canapé pour la nuit ou te prendront en stop pour quelques kilomètres. Aussi, étant une citadine, j’ai l’habitude de subir ce qu’on appelle le « harcèlement de rue » ; eh bien en Nouvelle-Zélande… RIEN !
Aussi, étant une citadine, j’ai l’habitude de subir ce qu’on appelle le « harcèlement de rue » ; eh bien en Nouvelle-Zélande… RIEN !
Pas même un regard de travers ! Pour l’anecdote, la seule fois où quelqu’un a eu des propos déplacés à mon égard… c’était un Français !
Penses-tu retourner en Nouvelle-Zélande après ton WHV ?
J’ai énormément apprécié mon voyage en Nouvelle-Zélande, que ce soit de partir sur les routes ou de vivre la vie kiwi 24h/24. J’ai adoré ce sentiment de liberté et d’aventures. Pour autant je ne regrette rien et en rentrant en France je n’ai pas l’impression d’avoir abandonné quelque chose en quittant la Nouvelle-Zélande.
J’ai adoré ce sentiment de liberté et d’aventures.
Je ne pense pas retourner là-bas tout de suite car ça reste une destination très lointaine et les billets d’avion sont chers. Mais si une opportunité se présente, je l’étudierai avec grand intérêt !
Un dernier mot, un dernier conseil ?
N’abandonnez jamais votre projet de voyage, la raison pour laquelle vous êtes partis à la base, même si des difficultés se présentent. La Nouvelle-Zélande est un pays bourré de gens très gentils qui pourront vous aider si vous êtes dans la panade, et le réseau de Français est aussi un bon moyen de faire des connaissances. Une chose importante à retenir si vous souhaitez travailler : créez-vous un réseau. Parlez autour de vous de ce que vous faites, de ce que vous voulez faire ; il y aura toujours une connaissance d’une connaissance qui aura peut-être un plan pour vous. Et surtout… Profitez ! Ce pays est magnifique, encore sauvage, et beaucoup de belles opportunités vous attendent !
Merci à Clarisse pour ce magnifique partage, et à son copain Jessy qui est un excellent photographe. Pour voir ses clichés, découvrez ses clichés en cliquant ici 🙂