Pays des rizières et des chapeaux coniques, le Vietnam attire de nombreux voyageurs par sa beauté et par la gentillesse de sa population.
Le Vietnam a accueilli en 2012, 6 847 678 touristes (très exactement), soit une augmentation de 13.86 % de touristes comme vous et nous par rapport à l’année 2011 ; des chiffres qui prouvent l’engouement provoqué par cette destination touristique. Quoi de mieux pour découvrir ce pays en profondeur que d’y faire un stage de plusieurs mois ? Ce fut l’idée de Camille qui nous livre aujourd’hui son expérience !
Vivre au Vietnam
Qui es-tu, que fais-tu ?
Je m’appelle Camille Bignan, j’ai 20 ans et suis actuellement en troisième année de licence de commerce et de tourisme au sein du Groupe Sup de Co La Rochelle. Je suis passionnée de voyages et de photographie. Aujourd’hui, ça fait presque 5 mois que je vis au Vietnam dans le cadre d’un stage opérationnel dans une agence réceptive de la capitale, Hanoï.
Décris-nous en quelques phrases le pays où tu te trouves.
Le Vietnam est un pays complexe. Je pourrais en parler pendant des heures. Il faut savoir qu’il a été façonné par un passé très chargé entre les invasions chinoises et la colonisation. Sur ses 1 650 kilomètres de longueur, du Nord au Sud, le Vietnam est le pays le plus humide d’Asie qui m’ait été donné de visiter. Malgré une séparation climatique entre le Nord, aussi appelé Col des Nuages, et le Sud très proche de la Malaisie, il pleut très souvent et le k-way reste mon meilleur ami à n’importe quelle saison !
Montagnes, plages, plaines… Tout y est pour que n’importe quelle personne se sente dans son élément ici. Sans parler de sa population adorable dont beaucoup sont de fiers représentants d’ethnies magnifiques de par leur culture et leurs parures.
Pourquoi as-tu choisi ce pays ? Quelles étaient tes motivations ?
J’ai choisi de partir vivre au Vietnam pour trois raisons différentes. La première, la plus importante, est que mon objectif professionnel est de devenir chef de produit touristique spécialisée dans l’Asie du Sud Est. J’ai besoin d’avoir vécu dans le pays pour savoir comment le vendre et le promouvoir auprès de la clientèle française, qui est particulière.
La deuxième raison est que j’y étais déjà allée il y a cinq ans avec mes parents durant des vacances et que j’avais été soufflée par la gentillesse et la beauté de la population vietnamienne.
La troisième raison est sa proximité avec le Cambodge que je rêvais de visiter et que j’ai enfin pu voir !
Es-tu partie seule ou avec des amis ?
Je suis partie malheureusement seule mais j’aurais préféré que quelqu’un m’accompagne. Il n’est pas simple de débarquer en cavalier seul dans un pays tel que le Vietnam. Il manque ce confident que l’on connaît et qui est là les jours de cafard ou quand on est confronté à un problème qui ne se résout pas seul. J’ai été confrontée à cela et j’ai retenu la leçon, la prochaine fois ce sera avec quelqu’un.
As-tu vécu un choc de culture important ?
Étant partie l’année précédente pendant 5 mois en Chine, le choc culturel a été minime. Je connaissais déjà les us et coutumes de cette partie du monde. Je me suis réhabituée très vite à jeter mes poubelles sur la route le soir pour le passage des éboueurs, à négocier le prix de mes repas et poser mes chaussures en rentrant chez les gens. Mais c’est vrai que pour quelqu’un qui n’a pas été initié auparavant, il y a de quoi être déboussolé durant deux semaines après l’arrivée.
As-tu facilement réussi à t’intégrer parmi les locaux ?
L’intégration parmi les locaux s’est donc fait vite grâce à mon expérience en Chine. J’ai rapidement appris les mots d’usage comme Cám ơn qui veut dire merci ou encore Tôi Pháp pour dire que je suis française. Les personnes âgées ayant connu le Vietnam aux heures françaises peuvent nous parler en français et les jeunes apprennent de plus en plus l’anglais ce qui facilite grandement la communication.
Les Vietnamiens sont des personnes très ouvertes et toujours prêtes à aider les autres, particulièrement dans les campagnes. Ainsi, dès mes premiers jours dans le quartier où je vis, des voisins m’ont invitée à goûter des plats locaux pour s’assurer que l’on ne meurt pas de faim !
Qu’en est-il au niveau de la langue du pays ? Apprentissage difficile ?
Le vietnamien est une langue très complexe, ayant plusieurs intonations différentes ce qui peut complètement changer le sens d’une phrase suivant le ton employé. C’est long d’apprendre cette langue et en 5 mois je n’ai eu le temps que d’en apprendre la base.
As-tu fait quelque chose dans ce pays que tu n’avais jamais fait auparavant ?
Oui, chaque année j’essaie de faire une chose inédite pour moi. Lors d’une croisière sur la baie d’Halong, j’ai fait du kayak en mer. Fatiguant voire même harassant mais bon sang, quel spectacle ! Le silence qui se mêle aux paysages étranges de la baie du golfe du Tonkin. Des rapaces venaient pêcher au ras des kayaks pendant que l’on pagayait difficilement.
Quel est ton meilleur souvenir ?
Actuellement nous sommes en période de mousson au Vietnam et alors que je marchais avec une amie au bord du lac Hoan Kiem en centre-ville d’Hanoï, un orage énorme s’est abattu, sans mentir, en 5 minutes sur nous. Sous ce déluge façon « Arche de Noé », nous étions trempées et nous courions alors que le mal était déjà fait. Cela semblait normal pour tous les gens à l’abri sous les porches et portiques des boutiques alors que nous étions comme des enfants en train de rigoler de la situation. Une femme nous a accueillis dans sa maison pour attendre la fin de la pluie et nous a offert de quoi boire et manger.
De la même manière, le pire ?
Mon pire souvenir est la circulation chaotique ! Impossible de traverser une rue sans risquer sa vie. Il faut courir parfois pour éviter les incivilités incessantes des Vietnamiens au volant ou au guidon de leur scooter. Il m’arrive parfois de choisir de ne pas aller dans certains quartiers pour manger afin d’éviter l’abondance de scooters, premier moyen de transport au Vietnam.
As-tu expérimenté des plats improbables ?
Au risque d’être houspillée par certains, j’avoue que j’ai testé la viande de chien. Une amie vietnamienne avait organisé pour nous un repas pour tester plusieurs plats à base de viande de canidés. Au départ réticents, nous avons tous essayé. Personnellement j’ai aimé le goût car j’aime les viandes fortes mais j’ai été la seule de la table à apprécier.
Quel moment t’a le plus marqué pendant ton séjour ?
Le moment qui m’a le plus marqué est la vie la nuit. Les gens mangent et rentrent tôt, laissant une ville déserte où il faut, à partir de minuit, taper aux rideaux en fer des bistrots et bars dansants pour pouvoir entrer sans que la police nous voit. Les boîtes de nuit sont interdites à Hanoï et tous les établissements doivent être fermés à minuit… Mais avec le bon pot-de-vin ou le bon contact, beaucoup d’entre eux trouvent le moyen de rester ouvert.
Quels sites et villes marquants as-tu eu l’occasion de visiter ?
J’ai pu grâce à mon travail aller plusieurs fois sur la baie d’Halong pour évaluer les prestations de bateaux de croisière. La baie est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Dans quelques jours je vais partir pour Sapa, dans le Nord du pays. Là-bas j’y découvrirai les régions privilégiées des touristes pour leurs montagnes et leurs paysages préservés abritant des ethnies minoritaires comme les H’Mong et les Lolos.
Ensuite je partirai pour Saigon (nouveau nom, Ho Chi Minh Ville) pour y voir le Mékong et les villages alentours.
J’ai profité aussi de la proximité du Cambodge pour aller passer une semaine là-bas pour refaire mon visa qui expirait.
Que vas-tu rapporter de ce pays ?
Je vais rapporter du Vietnam des couteaux de cuisine, longs et très fins, permettant de couper de gros fruits sans force. Parfait pour m’habituer en France à ma nouvelle résolution : petit-déjeuner vitaminé !
Souhaites-tu retourner dans ce pays ou même y vivre ?
J’aimerais retourner au Vietnam l’an prochain pour faire une mission humanitaire dans la région du Cao Bang pour aider les ethnies à rester indépendantes face à la modernité qui n’a pas toujours des effets positifs. Y vivre, c’est une autre histoire. Seul l’avenir le dira.
Des conseils pour des gens qui voudraient s’y expatrier ?
Mes conseils seraient : prenez un k-way et des tongs en plastique ! La montée des eaux ne concerne pas que les bords de mer. Sinon, pour une expatriation réussie je pense que le plus important est de s’être préparé auparavant à un grand changement. Sans préparation, il est dur d’apprécier le voyage.
Quel est le budget moyen par mois en moyenne pour y vivre ?
Je ne l’ai jamais vraiment calculé. Les loyers sont entre 100-150 euros par mois hors charge pour une belle chambre en colocation tout confort. Ajoutez à cela environ 3-4 euros par jour pour la nourriture si vous mangez comme moi tous les jours a l’extérieur. Habitant dans la rue de mon travail, je ne paie pas les transports en commun qui sont à un prix dérisoire (0.17 euros le ticket de bus).
Quelles sont tes prochaines destinations ?
Mes prochaines destinations seront le Laos et la Birmanie, car en travaillant dans cette agence réceptive et en proposant ces deux pays, j’ai très envie d’aller voir comment c’est en réalité !
Et vous, l’Asie du sud-est vous attire ? Allez consulter les articles de votre tour du monde sur cette destination !