Minorités ethniques, trekking, paysages à couper le souffle; la province du Yunnan a tout pour vous plaire ! Romain vous emmène un voyage avec lui dans un superbe récit.
Envie de découvrir les minorités ethniques de Chine ? Sans aucun doute, la province du Yunnan est faite pour vous. Le tout en alliant séjour sportif et culturel. Préparez votre sac à dos et votre appareil photo. A plusieurs reprises, j’ai eu l’occasion d’aller explorer cette région magnifique et spécifique. J’y ai rencontre différentes ethnies, fait des treks ou encore bu des thés avec des moines bouddhistes.
Le Yunnan, aux confins de l’Himalaya
La province du Yunnan, située au sud-ouest de la Chine, entre le Tibet, la Birmanie et la province du Guangxi, regroupe à elle seule pas moins de 25 minorités ethniques. Elle en recense le plus grand nombre, sur un total de 56 ethnies reconnues par la Chine. La majeure partie du Yunnan comprend une partie de la chaîne himalayenne. De fait, les paysages sont principalement montagneux et les opportunités pour faire du trekking ne manquent pas. Le climat n’est pas le même partout : il fait très froid une bonne partie de l’année sur les hauts plateaux du nord-est de la province, alors qu’au sud, dans les plaines proches du Laos, il y fait doux l’hiver et très chaud l’été.
Les villes de Dali, Lijiang ou encore Shangri-la sont les incontournables du Yunnan. Kunming, la capitale ne vaut pas forcément le coup d’y rester longtemps, surtout si l’on est pressé par le temps. Mais Kunming constitue un bon point de départ pour visiter la province. De là, il est donc possible d’aller explorer le sud et découvrir l’ethnie Dai que l’on trouve aussi au Laos et au nord de la Thaïlande. Mais le mieux en termes de dépaysement est tout de même de s’aventurer vers le nord-ouest de la province.
Dali
La vieille ville de Dali a gardé tout son charme : vieilles maisons et rues à l’architecture traditionnelle chinoise à l’intérieure de la citadelle, et les 3 énormes pagodes : magnifique, avec le lac et les montagnes en arrière plan. Dali est évidemment habitée par les Han chinois (majorité en Chine) et aussi les Bai qui travaillent le marbre, célèbre dans toute la Chine. Ne vous étonnez pas de voir des enseignes d’échoppes écrites en arabe : les environs de Dali comptent aussi quelques villages de l’ethnie musulmane Hui (chinois musulmans).
Lijiang
En poursuivant la route vers le nord, Lijiang constitue une très bonne étape. Cependant, la vieille ville croule sous les boutiques de souvenirs. Et oui, le tourisme se développe de façon exponentielle en Chine. Hors saison, on peut quand même y réaliser de beaux clichés et parfois se croire dans la Chine d’antan. Mais les villages alentours sont préservés du tourisme de masse. Cette ville est à voir afin de découvrir l’ethnie locale : les Naxi. C’est un peuple étonnant ! Une ethnie matriarcale (la femme a tous les pouvoirs et peut notamment choisir son époux, le quitter quand elle le veut et en choisir un nouveau) et sont détenteurs d’un étrange alphabet constitué de hiéroglyphes.
Aller à la rencontre de cette ethnie fut un moment mémorable pour moi. J’ai préféré les villages quitte à faire un peu de trajet pour y accéder car sortir de Lijiang permet de découvrir des villages beaucoup plus authentiques et moins touristiques. Et c’est vrai que les “mama” Naxi ont l’air d’avoir un fort caractère, mais aussi beaucoup de choses a raconter. J’ai eu la chance de pouvoir prendre beaucoup de photos de scènes de village.
Shangri-la : un aperçu du Tibet
Partez en direction de Shangri-la ! Sans doute, l’un des coins les plus intéressants du Yunnan. D’une part, les paysages montagneux sont superbes depuis la route de Ljiang à Shangri-la. Arrivé à Shangri-la, la différence est flagrante avec le reste du Yunnan. Ici, on se croirait (presque) au Tibet. Situé bien en altitude (3200m, et pics aux alentours qui culminent à 6000m environ), Shangri-la est un parfait aperçu pour ceux qui ne sont pas détenteurs du permis spécial (et du guide + autres frais annexes) pour le Tibet.
La ville de Shangri-la qui compte une majorité de tibétains est une bonne halte avant les treks en montagne. Le monastère bouddhiste de Songsanlin est somptueux, ressemblant à celui de Lhassa, en moins grand. Les rues de la vieille ville à l’architecture tibétaine sont aussi à découvrir. Le must est tout de même d’avoir plus de temps pour pouvoir explorer les villages alentours, où l’on se croirait dans une autre époque, et pouvoir faire des randonnées en montagne. Attention, cœurs fragiles s’abstenir pour certaines randonnées où l’on peut accéder à des sommets à 4500 voire 5000m d’altitude. Panoramas à couper le souffle en haut ! Mais mieux vaut être en forme et éventuellement faire appel à un guide local. Le soir venu, la cuisine tibétaine (pot au feu au Yack et légumes notamment) sera évidemment appréciée.
Je me souviens lors d’une randonnée, nous avions eu la chance de tomber sur un petit temple Lama. Les moines bouddhistes nous ont alors invite a boire du thé a 4000m d’altitude dans un décors montagneux somptueux. Moment magique ! De plus, lors de ces randonnées, les rencontres avec les tibétains furent vraiment superbes : ils sont toujours, je dis bien toujours très souriants, quelque soit le temps!
Si vous disposez de plus de temps, une randonnée aux gorges du Saut du Tigre est fortement conseillée (entre Lijiang et Shangri-la). Les sentiers sont balisés. Comptez trois jours pour l’itinéraire le plus long. Encore une fois, certaines parties du trajet peuvent être difficiles. Possibilités de faire des haltes la nuit dans des guesthouses.
Également à voir : le lac Lugu. Les paysages sont grandioses. Le silence et la beauté sont de rigueur. De quoi pouvoir méditer ! Cependant, il faut faire un bon détour pour y accéder, étant assez éloigné (route à emprunter au départ de Lijiang); mais cela vaut le coup d’œil. Il est possible de passer la nuit sur place.
Plus d’informations
Quand partir ?
Les villes citées précédemment sont de plus en plus visitées par les touristes chinois. Évitez les vacances nationales chinoises : 1ère semaine d’octobre et la semaine du nouvel an chinois fin janvier. L’été est une bonne période mais il peut faire très chaud dans le sud du Yunnan alors que l’hiver est très froid dans la majeure partie de la province. Le mieux est hors saison et hors vacances, même si les nuits peuvent être fraîches à ce moment là à Shangri-la, l’automne ou le printemps sont donc à privilégier.
Combien de temps ?
Deux semaines au moins, afin d’avoir le temps de profiter au mieux des lieux et pouvoir s’éloigner des sentiers battus. Le mieux étant trois semaines, ce qui laisse le temps de bien découvrir la région.
Comment y aller ?
La plupart des voyageurs qui se rendent au Yunnan viennent avant tout d’autres provinces chinoises, souvent directement de Shanghai, Pékin ou encore Canton en avion jusqu’à Kunming, voire Lijiang. De nombreux vols sont opérés par les compagnies chinoises (Air China, China Southern, etc). Le train est aussi une alternative pour venir jusqu’au Yunnan (se procurer une carte du réseau ferré chinois); nombreuses possibilités via Kunming jusqu’à Dali. Par ailleurs, passer un long trajet dans un train chinois est une expérience à vivre, quoi de mieux pour découvrir la Chine profonde et faire parfois des rencontres amusantes ?
Cependant, réservez à l’avance pour obtenir une couchette car les trajets sont souvent longs. Sinon, armez-vous de patience ! Le bus est ensuite le moyen de transport à utiliser pour les trajets dans le Yunnan.
J’ai pris de nombreuses fois le train en Chine et passé beaucoup d’heures dans les trains « anciens ». J’ai eu l’occasion de discuter avec des locaux, voire trinquer du Baiju (célèbre alcool de riz, très fort, bonne chance si vous le goûtez !). C’est l’occasion de travailler son mandarin. Comme par miracle, tout le monde se comprend avec l’aide du Baiju ou des bières chinoises.
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