La série d’interviews de lecteurs continue! Aujourd’hui, je vous présente Chloé qui a vécu en Turquie quelques mois. Vous vivez aussi à l’étranger et vous aimeriez partager votre expérience auprès de la grosse communauté de Votre Tour du Monde ? C’est simple, envoyez-moi un petit mail!
Vivre en Turquie
Bonjour Chloé, peux-tu te présenter?
Hello ! Je m’appelle Chloé, j’ai 24 ans. Je suis passionnée d’équitation, de voyages, de danse, et de bons moments entre copains. J’ai eu la chance de voyager depuis que je suis toute petite grâce à mes parents, et le virus ne m’a jamais quittée. Mon rêve serait de faire le tour du monde… Je suis actuellement en 3e année d’école de commerce à Pau. Par cette formation, j’ai eu la possibilité de voyager et de vivre des expériences hors du commun.
Pourquoi la Turquie ? Pourquoi Izmir ?
En 2e année d’école de commerce, nous avons la chance de passer un semestre en Erasmus dans une université à l’étranger. J’ai choisi la Turquie pour son climat, ses paysages, pour la gentillesse de ses habitants, sa culture. L’université proposait des cours intéressants, qui me permettaient de progresser en anglais (ce qui fut malheureusement difficile. En effet, l’anglais avec un accent turc n’est pas une mince affaire pour les francophones 🙂 ). Les progrès en langues se sont surtout fait en côtoyant les autres Erasmus.
Izmir était la ville où se situait l’université. Nous étions 5 Français à partir, nous avons vécu 5 mois exceptionnels ! Nous avons traversé le pays en bus pour aller à Kapadokya, Pamukkale, Marmaris, Bodrum, Fethiye, Foça… J’en garde des souvenirs extraordinaires.
Ya-t-il une différence culturelle par rapport en France ?
Oui et non.
Izmir est une ville très moderne et « jeune » de par ses étudiants et ses nombreuses universités, donc nous pouvions retrouver le même type de soiréeset voyages organisés qu’en Europe… Donc niveau université, pas du tout dépaysée. Si ce n’est que l’école privée où j’étais ressemblait plus à un Club Med qu’à une école ! Les universités privées disposent de moyens qui peuvent contraster avec leur environnement urbain… En effet, nous pouvons voir que la richesse et la pauvreté ont une frontière bien tranchée entre les deux.
Et puis… La religion, les traditions, l’alimentation ne sont pas les mêmes qu’en France. Donc forcément, nous avons les 5 sens en ébullition tout le temps.
Et puis… La religion, les traditions, l’alimentation ne sont pas les mêmes qu’en France. Donc forcément, nous avons les 5 sens en ébullition tout le temps. Il faut peut-être quelques jours pour s’y habituer, mais comment ne pas tomber amoureux de ce pays !? Les traditions turques, avec les derviches tourneurs, l’Ayran (sorte de lait frais et salé que les Turcs boivent à toute heure de la journée, c’est super bon !). Les Bazaar, avec toutes ces couleurs, ces senteurs, son ambiance. Les marchands de tapis, l’odeur des épices, la chaleur du çay (le thé turc), les joueurs de Tavla. Les nazar boncuğu, ces yeux bleus qui servent d’amulette contre le mauvais œil, que l’on s’habitue à voir partout (seuil d’un foyer, suspendu à un arbre, en porte clé… On dit que quand le verre se casse, il a fait son travail pour repousser le mal.). L’appel à la prière par le muezzin 5 fois par jour est, également, une merveille.
Tout ça fait partie du charme de la Turquie.
Quelques mots en turc, pour l’immersion :
- Bonjour : Merhaba [mèr-ha-ba]
- Bonsoir : Ashamlak [ya-cham-la]
- Au revoir : Güle güle [gu-lè gu-lè]
- Merci : Teşekküller [te-che-kou-lèr]
- Oui : Evet [è-vèt]
- Non : Hayir [ha-yeur]
- Et mon préféré… Ok : Tamam!
Qu’est-ce qui t’a le plus plu dans cette expérience ?
Le fait d’être toujours agréablement surprise par cette culture, tellement cosmopolite. C’est un mélange des genres et des cultures pour un pays pris au milieu de 2 continents. Il est influencé par différents pays voisins, tout en ayant son propre caractère. La mentalité très serviable de ces habitants est un trésor. Quand on voyage un peu, on passe facilement de la forêt aux plaines, de la mer turquoise à la montagne… C’est très hétéroclite et à chaque virage une nouvelle aventure se dessine.
Pour plus d’images sur la ville en elle-même, vous pouvez suivre ce lien pour regarder ce petit film que j’ai réalisé, dans le cadre d’un projet pour l’école :
A l’inverse, qu’est-ce que tu n’as pas trop aimé ?
Malheureusement, les apparentes inégalités entraînant une pauvreté omniprésente difficilement soutenable. Depuis que nous sommes rentrés, nous avons assisté avec horreur aux attentats et toutes les attaques que ce pays subit. Les Turcs sont des gens avec le cœur sur la main, et ce qui leur arrive est terrible.
Il y a-t-il eu des difficultés d’adaptation les premières semaines ?
A part le manque de la famille et des proches, non, pas vraiment.
Comment est le marché du travail là-bas ?
Je dirais que pour travailler là-bas, il faut avant tout avoir un très bon niveau de turc, car très peu parlent anglais. Donc si vous remplissez cette condition, pas de problème. Ils ne regardent pas si l’on est Turc ou étranger, tant que l’on fait le travail. Mais il faut savoir que les Turcs ont un rythme de travail à environ 45h par semaine, pour un «SMIC» mensuel à 1250 Turkish Liras, soit 378 euros environ (cours de la monnaie variable).
Et le coût de la vie à Izmir, est-il très important ?
Absolument pas ! Pour comparer avec la France, on peut aisément diviser par 3 le prix du coût de la vie. Le seul «problème» est l’essence, plus chère que chez nous. Mais pour le reste, c’est bonheur ! On peut se faire plaisir facilement. On doit compter environ 3 Turkish Liras pour 1€.Exemples : un ticket pour 4h de trajet (exemple Izmir – Marmaris) dans un bus avec sièges larges, écrans individuels et la wifi, est à 30 liras, soit environ 10€ (voir agence Pamukkale). Ce qui permet de voyager plusieurs heures sans vraiment voir le temps passer et de façon confortable. Les hôtels ont des prix dérisoires aussi, si l’on voyage à plusieurs et vers avril / mai / juin environ, c’est donné, pour les villes paradisiaques que c’est et pour les services proposés (piscine, petit déjeuner…). Les repas seront toujours très cheap, surtout si c’est acheté au marché (nous allions au marché de Bornova à Izmir le samedi matin). On y trouve de tout : fruits et légumes, poissons et viandes, textiles, bijoux, parfums, chaussures…
Concrètement, combien faut-il gagner pour avoir un bon confort de vie à Izmir ?
Pour un bon niveau de vie (pour manger, avoir un hébergement correct et voyager sans trop se poser de questions) il faut compter entre 2000 et 2500 TL par mois, soit environ 680 euros pour être vraiment large.
Les températures ne sont pas trop extrêmes en été ?
Pour le climat, certes ce n’est pas un climat extrême ou tropical, mais nous avoisinons les 40°C, ressentis 50°C par les 60% d’humidité. Les meilleurs moments pour venir en Turquie sont sans aucun doute mi-avril à fin mai, puis en septembre. Les températures sont plus douces, sans être assommantes. A l’intérieur des terres comme en Cappadoce, il y fait plus frais, comme un climat en montagne.
Et les Turcs, qu’en penses-tu ?
La gentillesse des gens est à souligner particulièrement. En 5 mois, nous avons toujours pu compter sur les Turcs si nous étions en difficulté. Ils sont ouverts, réceptifs aux étrangers, parfois timides… Il y a de tout dans les caractères, comme partout, mais ils ont du charme.
Penses-tu rester longtemps en Turquie ?
Je suis déjà rentrée en fait. Mais je compte y retourner très rapidement pour voir des amis et revivre un peu de semblant de cette parenthèse magique. Une fois, j’ai rêvé que j’avais bâti une maison là bas. Pourquoi pas ? 🙂
Un dernier mot, un dernier conseil ?
FONCEZ !
Merci Chloé pour ton partage d’expérience sur ta vie à Izmir. Des questions ? N’hésitez pas, les commentaires sous l’article sont faits pour ça 🙂