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Vivre à Santiago: l’exemple d’Anaïs

Anaïs est allée étudier à Santiago pendant 1 an et a accepté de répondre à mes questions sur la capitale chilienne. Si vous êtes curieux de savoir comment sont les chiliens, combien faut-il gagner pour vivre à Santiago et comment préparer son voyage avant d’y aller, cet article va vous intéresser 🙂

Vivre à Santiago

Bonjour, peux-tu te présenter ?

Salut ! Je m’appelle Anaïs, j’ai 21 ans et je fais des études d’architecture proche de Paris. Passionnée de découvertes et de voyages, je cherche par tous les moyens à m’évader de Paris dès que cela est possible. J’aime partager et m’impliquer dans ce que je fais, y compris quand il s’agit de voyage.

Vous vivez aussi à l’étranger et vous aimeriez partager votre expérience auprès de la grande communauté de Votre Tour du Monde ? C’est simple, envoyez-moi un petit mail 🙂

Pourquoi es-tu partie au Chili ? Et pourquoi as-tu choisi Santiago ?

J’ai été acceptée pour faire une année universitaire à Santiago entre août 2015 et juillet 2016, soit un an loin de la France.

J’ai choisi de partir en Amérique du Sud car je voulais parler espagnol. J’avais un niveau basique mais cette langue m’a toujours attirée. Je suis allée plus de fois en Espagne en vacances que dans mon propre pays. Là, l’occasion était de découvrir un autre continent, très loin et de m’immerger complètement !

Au moment des choix, je n’avais aucune intention d’aller plus à Santiago que Buenos Aires (qui était la 2ème possibilité) car tout était inconnu. Avec le recul, je n’aurais pas pu mieux tomber. Santiago était faite pour moi, je ne regrette pour rien au monde !

Est-ce qu’il y avait des préparatifs particuliers à faire ?

Après avoir été acceptée, il a fallu que je comprenne dans quoi je m’embarquais vraiment, c’est vrai. Bien qu’aimant voyager, je n’étais jamais partie aussi loin, aussi longtemps. C’est tout un processus de « Vais-je y arriver ? Vais-je m’en sortir ? Mais c’est quoi d’ailleurs Santiago ?» etc.

Concernant les préparatifs, il faut savoir qu’en termes d’immigration, le Chili se diffère des autres pays sud-américains. Étudiante, j’ai dû présenter tout un dossier au consulat du Chili à Paris pour pouvoir obtenir le Graal : le visa de résident d’un an. Le dossier se composait d’attestations de scolarité mais aussi du casier judiciaire, d’une attestation de revenus suffisants signée par un notaire et mes parents (rien que ça), d’attestation d’assurance, bref la totale ! Je pensais après toutes ces démarches laborieuses conquérir mon visa et être tranquille pour l’année. Que nenni !
Sur place, on m’a appris au bout d’une semaine qu’il fallait absolument faire une carte d’identité chilienne dans les 3 mois de mon arrivée, sinon j’étais à la fois hors la loi (dépassement des 90 jours sans visa) mais aussi dans l’impossibilité de valider mon année et de réclamer des réductions étudiantes comme pour les transports (qui ne sont pas donnés) en plus de l’invalidation pure et simple de mon visa étudiant à 130€. Ça bien sûr on avait omis de me le dire avant le départ et j’ai dû courir dans toute la ville, payer quelques dizaines d’euros en plus pour en finir avec ces problèmes.

Un conseil : se débarrasser le plus vite possible du côté administratif car on a beau se plaindre de celle française, au Chili, il suffit qu’ils se mettent à faire grève (comme ça arrive tous les 4 du mois en réalité) et c’est foutu pour le délai d’attente !

Pour les vêtements, au risque de briser quelques rêves… Il faut prendre de tout ! Du manteau de ski au short. Ce qui est génial à Santiago c’est que 1h30 de route te permet d’aller skier mais aussi surfer. Tout dépend vers où tu pars.
L’hiver est froid, pas insurmontable mais les intérieurs des vieilles casas n’étant pas isolés (quand on insiste comme moi pour vivre dans les petites maisonnettes du centre) il faut s’attendre à dormir avec 4 couvertures, son sac de couchage et un pull de ski.

As-tu vécu un choc culturel important ?

Le choc culturel m’a paru plus évident au retour en France qu’à l’aller ! Il faut dire que l’on arrive et tout va très vite. Les papiers, les cours, les premiers voyages. Les premières semaines ressemblent plus à des vacances qu’à une vraie vie !
Pour autant, ce qui m’a le plus sauté aux yeux est le système de surconsommation ! On peut payer les courses en 15 fois, tout mettre sur un compte virtuel, prendre plusieurs crédits de consommation à la fois, s’endetter à volonté… Il a fallu un temps pour apprivoiser ce système et savoir dire non au gentil petit gars qui range tes courses dans vingt-cinq sacs plastiques différents (dont deux justes pour les œufs).

Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ta nouvelle vie ?

La vie à Santiago me paraissait beaucoup plus insouciante et vibrante ! Les Chiliens sont aussi très patriotes, on se sent rapidement emporté par cette ferveur. Il faut absolument visiter le pays ou passer à Santiago pour les fiestas patrias (18/19 septembre) et une finale de la Copa America ! A la fin de l’année, je me sentais presque appartenir à ce pays, pour dire…
J’ai adoré aussi pouvoir faire le marché pour rien. Chaque semaine, je pouvais m’accorder du temps pour aller à la Vega, le marché central et faire le plein de fruits et légumes pour 10€ jamais plus !
Le street art est très présent à Santiago et Valparaiso. Il faut absolument s’accorder le temps de se balader et d’apprécier les œuvres.

Si le Chili vous intéresse, je vous conseille un autre article du blog sur San Pedro de Atacama, superbe village au nord du pays.

A l’inverse, qu’est-ce que tu n’apprécies pas trop ?

Malheureusement, le Chili n’est pas un pays de fromage. Un an sans fromage a été particulièrement difficile. De façon générale, les produits ne sont pas qualitatifs par rapport à ce qu’on a en France. On oublie saucisses, jambon, fromages. Au mieux, il faut connaître des Chiliens qui savent faire les vrais plats chiliens.
Et puis la pollution ! Il n’y a rien de plus beau que voir la Cordillère des Andes mais avec la pollution, elle devient totalement impossible à percevoir.

Il y a-t-il eu des difficultés d’adaptation dans ta nouvelle vie ?

La langue a été le plus compliqué à apprivoiser. Au Chili, on ne parle pas castellan mais bien… chilien! Un an ne suffit pas à maîtriser les subtilités de la langue. Heureusement, la plupart des Chiliens sont compréhensifs et font des efforts pour parler trèèès lentement et avec des mots « soutenus ».

Tu as longuement habité en France… Alors, tu préfères vivre à Santiago ou notre cher pays ?

On me donne l’opportunité de partir à Santiago demain, mon sac-à-dos est prêt ! Toutes les personnes que j’ai croisées sur mon chemin ont été incroyablement généreuses et attachantes.

Et le coût de la vie à Santiago, est-il très important ?

La vie est chère à Santiago sur plusieurs points : l’alimentation, le loyer, les transports en commun (hors taxi si on compare à Paris), voyager, s’équiper (matériel de rando/sport/vêtements). Il vaut mieux sur ce point prévoir tout avant de partir.

Par contre, sortir/aller au bar est moins cher, ce qui permet d’en profiter plus souvent !

Concrètement, combien faut-il gagner pour avoir un bon confort de vie à Santiago ?

Mon budget était d’environ 700€ par mois. J’avais opté pour un loyer peu cher (il fallait voir l’état du salon quand il pleuvait) mais j’ai voyagé quasiment 1 à 2 fois par mois à des endroits différents et je me suis fait plaisir sur les sorties. Je pense qu’on ne peut pas faire moins de 600€ si on veut vivre dans un quartier sympa, sortir et voyager un peu (et se nourrir !).

Les températures ne sont pas trop extrêmes en été ?

Si ! J’ai vécu un début d’été où il faisait très chaud la journée mais la nuit ça baissait complètement. Il faut prévoir le pull au cas où. De plus, il est connu qu’il y a un trou dans la couche d’ozone juste au-dessus du Chili… Il est bien réel !! Crème solaire à n’oublier sous aucun prétexte.

Et les Chiliens, qu’en penses-tu ?

Comme je le disais plus tôt, j’ai eu la chance de ne rencontrer que des personnes incroyablement généreuses. Je n’aurais sûrement pas autant aimé mon année si je n’avais pas fait leur connaissance ! Je reste encore régulièrement en contact avec plusieurs d’entre eux et il est évident qu’on fera tout pour se revoir et partager de nouveaux beaux souvenirs ensemble.

Un dernier mot, un dernier conseil ?

Ne pas hésiter à s’ouvrir, parler, aller vers les autres et poser des questions. On a tous à apprendre de l’Autre. L’expérience n’en sera que plus belle.

Merci à Anaïs pour ce témoignage qui donne envie de faire ses valises 🙂 N’hésitez pas à laisser vos remarques ou questions dans l’espace commentaire !