Aujourd’hui, j’ai le plaisir d’interviewer Agnès, étudiante qui a eu la chance de partir pour quelques mois à Atlanta, aux Etats-Unis. Récit qui devrait vous intéresser !
Vivre à Atlanta
Qui es-tu, que fais-tu ?
Je m’appelle Agnès, j’ai 22 ans. Je suis étudiante en licence de géographie à l’Université Paris 1 – Panthéon Sorbonne. Je suis partie près de 4 mois aux Etats-Unis (entre mai et août 2013) pour un job d’été grâce au Visa J1 « Work & Travel ». Je travaillais dans un restaurant français à Atlanta, dans le sud-est du pays.
Décris-nous en quelques phrases le pays où tu es allée.
Tout le monde connaît les Etats-Unis au moins au travers des images renvoyées par les films et les séries américaines. Ce qui choque en premier lorsqu’on arrive là-bas, c’est à quel point tout est immense. Les routes, les voitures, les infrastructures… Tout est plus grand, plus gros et surtout très spacieux. J’ai aussi eu la sensation de moderne et de propreté, en tout cas dans la ville où j’étais. Concernant les Américains, ils sont très amicaux, ils viennent vers nous facilement surtout lorsqu’on est étranger. Ils sont travailleurs, accordent beaucoup d’importance à leur emploi et s’y investissent sans compter les heures. Ils sont aussi patriotes et fiers de leur pays, il ne faut pas s’étonner de voir le drapeau américain flotter partout.
Pourquoi as-tu choisi ce pays ?
Depuis que je suis adolescente, je veux avoir une expérience aux Etats-Unis. Je trouve ce pays fascinant : les grands espaces, les grandes villes, l’immensité… Je suis toujours passée au-delà des stéréotypes et de l’antiaméricanisme qu’on peut parfois trouver en France. Enfin, un motif plus personnel est que j’ai une partie de ma famille là-bas, ce qui a notamment déterminé mon choix de ville.
Es-tu partie seule ou avec des amis ?
Je suis partie seule mais j’avais de la famille sur place, ce qui m’a bien aidée car il y a pas mal de démarches administratives assez compliquées (sécurité sociale, passage du permis de conduire américain, achat d’une voiture). Tout ça aurait été plus laborieux sans l’aide de ma famille.
As-tu vécu un choc culturel important ?
Pas tant que ça, en partie parce que je m’étais beaucoup renseignée avant mon départ sur les différences culturelles entre la France et les Etats-Unis. Je savais donc à quoi m’attendre et je n’ai pas été surprise. Peut-être aussi que je ne suis pas restée suffisamment longtemps pour vivre un réel mal du pays. De plus, je travaillais dans un restaurant français, certains employés mais surtout beaucoup de clients étaient Français, donc dans le cadre du travail je n’étais pas trop dépaysée. Ce qui m’a le plus manqué par rapport à mon pays, c’est sans hésitation la bonne nourriture ! Et pour le coup, je ne pensais pas, je me disais qu’un supermarché reste un supermarché, que ce soit en France ou aux Etats-Unis, je retrouverai à peu près la même chose. Mais pas du tout ! Et ça m’a vraiment manqué, j’ai eu du mal avec la nourriture américaine que j’ai souvent trouvé écœurante et pas très bonne.
Ca m’a vraiment manqué, j’ai eu du mal avec la nourriture américaine que j’ai souvent trouvé écœurante et pas très bonne.
As-tu facilement réussi à t’intégrer parmi les locaux ?
Le premier mois ma vie sociale était vide, je ne voyais que ma famille et j’allais au travail. D’ailleurs au début j’avais du mal à sociabiliser avec mes collègues à cause de la langue, alors je ne parlais pas beaucoup et j’avais peur qu’ils pensent que j’étais antipathique. Ma vie sociale a décollé le jour j’ai fait la connaissance de mon voisin qui m’a présenté ses amis. On a commencé à sortir. Au fur et à mesure et à chaque soirée j’ai fait d’autres rencontres, c’est assez simple car les Américains sont très avenants. Je me suis fait de nouveaux amis au cours de mon séjour dont certains sont devenus de bons amis. Parmi eux une majorité d’Américains mais aussi d’autres nationalités, on a vraiment passé de super moments, je n’ai pas la sensation d’avoir eu des difficultés à m’intégrer.
On a vraiment passé de super moments, je n’ai pas la sensation d’avoir eu des difficultés à m’intégrer.
Qu’en est-il au niveau de la langue du pays ? Apprentissage difficile ?
La première semaine était évidemment difficile, surtout avec l’accent américain. Dans le cadre de mon travail, je devais répondre au téléphone pour prendre les réservations, j’avais d’énormes difficultés et je passais presque chaque appel à un collègue. Et puis, au fur et à mesure, le nombre d’appels que je gérais jusqu’au bout augmentait jusqu’à que je les prenne tous ou quasiment ! L’oreille se fait vite, le progrès en compréhension orale est impressionnant. Pour s’exprimer c’est peut-être un peu moins rapide mais on ne peut que progresser aussi. Une bonne expérience est d’écouter à la fin du séjour une chanson en anglais qu’on n’avait plus entendu depuis avant notre départ. D’un seul coup les paroles ont un sens qu’on ne comprenait pas avant, et c’est là qu’on réalise nos progrès.
As-tu fait quelque chose dans ce pays que tu n’avais jamais auparavant ?
J’ai vu un match de football américain. Les cheerleaders, des écrans géants, des flammes… C’était vraiment une ambiance incroyable ! Et pourtant ce n’était qu’un match de pré-saison. Autre chose de typiquement américain, je suis allée à la Graduation d’une amie de ma cousine américaine, c’est la cérémonie à laquelle ont le droit les élèves lorsqu’ils arrivent en fin de cycle (passage de la primaire vers le collège par exemple). Avec des amis j’ai aussi plongé en pleine nuit dans une piscine au milieu des buildings, c’était assez décalé, je sais que ce n’est pas en France que j’aurai pu vivre ça. J’ai également vécu une mini-tornade qui heureusement aura fait peu de dégâts.
Quel est ton meilleur souvenir ?
Je n’ai pas vraiment de meilleur souvenir, d’un jour ou d’une activité spéciale que j’ai faite. Pour moi, le meilleur « souvenir » que je garde de cette expérience, c’est la sensation de liberté que je ressentais là-bas. Loin de ma vie française, j’étais libre de faire ce que je voulais, quand je voulais sans que rien ni personne y puisse quoi que ce soit. Je vivais dans un monde différent, je découvrais de nouvelles choses tous les jours. Je me laissais beaucoup plus aller, je me sentais vraiment insouciante. Il y a aussi les personnes que j’ai rencontré là-bas, elles étaient pour la majorité adorables avec moi, ils m’ont vraiment prise sous leur aile et j’ai beaucoup aimé l’esprit de solidarité qu’il y a là-bas.
Le meilleur « souvenir » que je garde de cette expérience, c’est la sensation de liberté que je ressentais là-bas.
De la même manière, le pire ?
De la même manière, je n’en ai pas vraiment, j’ai passé 4 mois merveilleux et j’ai beau creuser dans ma tête je serais incapable de sortir un « pire souvenir ». Alors je dirais qu’avant le voyage, ce sont les démarches pour obtenir le Visa qui sont assez fastidieuses et surtout très coûteuses. Sur place, le climat n’était pas très agréable, c’est subtropical : chaud et humide. Il fait lourd, on transpire vite, c’est parfois tellement désagréable que les piscines sont désertes car les gens préfèrent rester chez eux dans la climatisation. Le tout avec beaucoup de pluies importantes. Et enfin, s’il fallait un moment précis, ce serait celui où j’ai décollé d’Atlanta pour revenir en France.
Quel moment t’a le plus marqué pendant ton séjour ?
Le 4 juillet, la fête nationale américaine. C’est un jour très important pour eux et ça se voit ! Si vous avez l’occasion d’aller aux Etats-Unis pendant cette période, allez-y.
Quels sites et villes marquants as-tu eu l’occasion de visiter pendant ton séjour ?
J’avais des tas de projets de voyages mais malheureusement je suis restée trop peu de temps et n’ai pas vraiment eu l’occasion de m’éloigner d’Atlanta. Ma seule petite évasion à été à Charleston, en Caroline du Sud. C’est une ville spéciale car elle est historique et donc différente du reste des Etats-Unis, ça a même un aspect un peu européen : les rues sont relativement petites par rapport à ce qu’on a l’habitude de voir là-bas, avec de jolies habitations. On y trouve également de belles plages comparables à celles de Floride mais un peu moins grandes. Ces petites villes du Sud des Etats-Unis comme Charleston ou Savannah sont aussi assez réputées pour être hantées, beaucoup d’histoires de fantômes.
A Atlanta j’ai pu visiter le musée Coca-Cola, puisque c’est de là-bas qu’est originaire la célèbre boisson, j’ai également été au musée historique d’Atlanta. Il y a l’aquarium qui est parmi les plus grands du monde, il est magnifique. A mon grand regret je n’ai pas eu l’occasion de visiter la maison de Martin Luther King (qui est né à Atlanta) ainsi que le siège social de CNN. Atlanta a accueilli les Jeux Olympiques de 1996, il y a donc tout l’espace olympique à visiter.
Et si on s’éloigne un peu de la ville, j’ai grimpé sur Stone Moutain : une montagne de granite qui s’élève au milieu de nulle-part, assez impressionnante.
Qu’as-tu rapporté de ce pays ?
Des souvenirs un peu bateaux, comme un mug Atlanta, une bouteille collection de Coca-Cola fabriquée sur place, un T-shirt de l’équipe de foot d’Atlanta et des tas d’autres bricoles. Mais également la plaque d’immatriculation de la voiture que j’avais là-bas, ainsi que tous les papiers comme mon permis de conduire américain ou ma carte de crédit Bank of America qui maintenant me servent de souvenirs !
Souhaites-tu retourner dans ce pays ou même y vivre ?
Y retourner, à 100% oui ! Je suis même en train de regarder les billets d’avion pour y prendre quelques jours de vacances en mai. Ce sera l’occasion de revoir ma famille et mes amis américains et aussi de faire les attractions que j’ai bêtement manquées lorsque je vivais là-bas !
Avec le recul, je suis plus partagée sur la question mais ça m’arrive d’y penser.
Y vivre… On m’aurait posé la question le mois qui suivait mon retour, j’aurai répondu oui sans hésitation. Avec le recul, je suis plus partagée sur la question mais ça m’arrive d’y penser. Je serais prête à y vivre mais pas dans l’immédiat. Pour l’instant je veux profiter : je continue mes études et j’aimerais vivre d’autres expériences dans d’autres pays.
Des conseils pour des gens qui voudraient s’y expatrier ?
Je pense qu’il est important de bien se renseigner sur le pays, de lire des témoignages pour savoir à quoi s’attendre, notamment dans les différences culturelles. Côté financier, il faut prévoir une bonne marge. Il y a le Visa qui n’est pas donné. Sur place le réseau de transport en commun n’est pas très développé alors il faut prévoir de quoi louer voire acheter une voiture si on reste à long terme (personnellement j’ai acheté une vieille voiture à 1 200$). Ne pas hésiter à aller vers les autres pour se faire de nouveaux amis, les Américains sont très ouverts.
Quelles sont tes prochaines destinations ?
Dans un mois et demi je pars une petite semaine en Islande. Sinon j’aimerais beaucoup visiter Berlin et Amsterdam d’ici fin 2014. Enfin, j’aimerais effectuer une année Erasmus, j’ai le choix entre le Royaume-Uni, la Suède ou les Pays-bas, à déterminer !
As-tu quelque chose à rajouter ?
Cette expérience m’a vraiment beaucoup apporté, bien plus que je ne l’imaginais, c’est incroyablement enrichissant. Je suis ravie d’avoir pu vivre ça et je n’ai qu’une envie c’est de revivre une expérience similaire ! Atlanta n’est pas vraiment destination touristique qu’on planifie pour nos vacances mais c’est une très belle ville, très agréable à vivre. C’est un grand hub aéroportuaire et si un jour vous y avez une escale, essayez de faire en sorte qu’elle soit suffisamment longue pour visiter un peu la ville.