Partir à vélo dans plusieurs pays d’Europe, et avec son chien, cela n’est pas commun ! Amandine l’a fait !
Romain nous avait parlé précédemment des voyages alternatifs et du cyclotourisme dans l’un de ces articles. Voici une belle interview d’Amandine, qui vient illustrer cette pratique écologique et pleine de rencontres. Bonne lecture !
Voyager en vélo !
Amandine, 32 ans, originaire de Grenoble et éducatrice canine (oui qui s’occupe des chiens quoi !) / comportementaliste animalier en pleine expansion ! Cet été, je suis partie voyager à travers 5 pays, avec mon chien bien sûr, et à vélo. Donc équipement habituel du cyclotouriste classique, + petite roulotte pour tracter l’animal, qui a su apprécier ce grand luxe 😉
Heu… Dans l’ordre ?
La Suisse
Alors la Suisse, comment dire…? ça grimpe!!! Mon premier col à 1400m après une belle montée de 9km… Quand tu arrives en haut, t’es content ! La bonne surprise est de tomber sur des alpages dignes de « Heïdi des montagnes », sons de cloches des vaches en fond sonore et air pur au programme. Que du bonheur. Des gens heureux, pas pressés, pas tendus. Que de belles rencontres en chemin, une implication de chaque instant pour t’encourager, t’aider à trouver ta route, t’offrir un petit repas ou des légumes du jardin. Très attentionnés avec le chien aussi !
Bref, les suisses quoi !
La France
Ensuite, et bien une belle petite traversée de la France de l’Est. Bon là, on ne va pas s’éterniser, la France, on connait non ? Juste un petit mot sur l’accueil encore une fois, et notamment en Alsace, avec la rencontre d’un couple de cyclotouristes qui m’ont ouvert les portes de leur maison, lavé mon linge, offert à mangé, à dormir, et même aidé à réparer mon vélo avant de me raccompagner sur la route le lendemain !! Ou encore, cet autre couple qui m’a laissé planté bivouac dan leur jardin après m’avoir offert une bonne douche ! Ou bien ce gentil monsieur qui m’a dépanné et emmené dans la ville la plus proche pour acheter de quoi changer mon pneu et ma chambre à air qui avait éclaté sous l’effet de la chaleur… De très belles rencontres.
L’Allemagne
Ah l’Allemagne. Oups c’est là que ce situe le tournant du parcours : après une vilaine entorse du genou, j’ai continué à rouler près de 200 petits kilomètres, accompagnée d’un autre cyclotouriste allemand, puis d’une autre cyclotouriste retraitée, tous les deux absolument ADORABLES (ils sont devenus des amis avec lesquels je suis restée en contact) jusqu’à Manheim, où je dois l’avouer, pas bien à l’aise dans ce pays (aucune raison particulière, juste un ressenti) j’ai pris le premier train qui passait (oui on peut appeler ça une fuite !). Je suis donc partie soigner et reposer mon énorme genou de la taille d’une cuisse… Au Luxembourg !
Le Luxembourg
Ce pays porte bien son nom tout de même ! Le premier truc qui m’a choquée là-bas, c’est le nombre de guichet de retrait au mètre carré ! Une rencontre exceptionnelle là-bas : un luxembourgeois, un vrai, mais sans le costume et l’attacher-case, plutôt montagnard dans l’âme, qui m’a été d’une grande aide dans cette capitale. Un sacré bonhomme, impressionnant et super ouvert avec qui on a longuement parlé des Alpes, et qui m’a vanté les mérites de son pays bien aimé, très très vert !
Après quelques jours de répit, de médicaments en tout genre, le Luxembourg ayant vidé mes caisses (oui, faut pas y aller quand t’es pauvre en fait), je me suis décidée à mettre le cap à l’Ouest, direction la Belgique !
La Belgique
Le pays du cyclotourisme par excellence ! Bon ok il y en a d’autres, mais celui-là est déjà pas mal ! Déjà, c’est plat. Et ça, ça fait un bien fou pour mon genou qui à ce moment là, est toujours en pleine recherche de récupération. Ensuite, question calme et sérénité, là aussi difficile de faire mieux dans un pays pourtant bien peuplé. Mais voilà, les belges ont cette capacité formidable, à te foutre la paix ! Attention, ils sont super agréables et toujours prêts à t’offrir une bière pendant une petite conversation autours de ton voyage, mais avec beaucoup de recul. L’impression d’être peinarde partout, même au milieu des grandes villes (j’ai traversé Bruxelles de nuit et encore croisé des gens qui ont pris le temps de m’indiquer la route la plus courte pour sortir de la ville). En fait, il n’y a quasiment pas de « criminalité » et tout le monde laisse tout le monde tranquille. Des champs et des champs et des champs, à perte de vue, du Jacques Brel sur les oreilles, et j’aurais pu rouler comme ça des mois durant. Trop petit ce pays en fait !!
Les Pays-Bas
Oui c’est plat, mais je ne sais pas comment ce pays est fait, mais où que tu roules, tu aura toujours le vent de face ! Bref, rapide coup d’œil sur les tarifs exorbitants pratiqué, juste le temps de me rendre compte que les gens là-bas aussi sont super cools, et hop de retour dans ma belle Belgique d’adoption !
En long, en large et en travers, jusqu’à repasser la frontière jusqu’à la baie de Somme, puis retour à la maison après 5 semaines de voyage et 1500 kilomètres.
Je ne savais pas trop quoi faire, mais je savais que j’avais envie d’échapper à Grenoble l’été ! Une copine, qui avait déjà vagabondé à vélo, m’a très gentiment laissé son vélo pour quelques mois, histoire que je vois si le cyclotourisme pourrait me plaire avant que je n’en achète un.
Cette façon de voyager présente, pour moi, de nombreux avantages :
- Ecologique, puisque là, question pollution on peut être tranquille, mes jambes sont une bonne énergie renouvelable !
- L’aspect financier : et oui, c’est simple, quand tu n’as pas les moyens de prendre l’avion ou le bateau mais que tu veux bouger quand même, et bien tu choisis le vélo ! Seul investissement de base, le vélo et les sacoches. Bon, en plus là pour le coup moi je n’ai eu à investir que dans les sacoches puisqu’on m’a prêté ce vélo.. Trop facile !
Et puis, pour moi qui suit à la base une marcheuse, il faut reconnaître que le vélo est un bon moyen de découvrir une région. Plus rapide que la marche, permettant d’aller voir plus loin plus vite, tout en restant suffisamment lent par rapport à la voiture, ça laisse le temps de voir vraiment les paysages. Très bon rapport effort / déplacement, puisque c’est quand même le vélo qui porte tout ton bardas !
Les rencontres enfin. Et bien oui, voyager ainsi à vélo, c’est s’assurer de faire des rencontres chaque jour, d’attirer la curiosité des gens qui te poseront éternellement la même question en premier lieu : « et tu viens d’où comme ça ?! ». Toujours très bienveillantes ces rencontres sur la route…
Ce n’est pas faute d’avoir cherché un peu (bon ok pas tant que ça !) un ou une coéquipière pour ce trip, mais finalement je crois que je préférais partir seule. Pour la liberté bien sûre ! Pouvoir aller où on veut, quand on l’a décidé, s’arrêter dès qu’on le sent, et repartir au moment choisi, sans avoir à prendre en compte les désirs des autres. Bon, il y a aussi des instants que l’on voudrait à tout prix partager, et pour ça il y a le téléphone !
Le gros avantages du voyage en solitaire, c’est encore et toujours les rencontres. Les groupes ou même juste en couple, ont beaucoup moins de faciliter à se faire inviter ou à aller vers les autres. Il était rarissime de passer une journée sans partager un repas ou une bonne conversation. En fait, quand on voyage seul, on ne l’est pas tant que ça !
En fait, quand on voyage seul, on ne l’est pas tant que ça !
Et puis du reste, je n’étais pas si seule que ça, puisque j’ai emmené avec moi mon compagnon de toujours : Jah-li ! Alors, pour certains ça ne peut pas remplacer une compagnie humaine, à chacun son point de vue, pour moi c’est juste mieux ! J’ai beaucoup de complicité avec mon chien, il est très expressif et sait très bien se faire comprendre ! Il était rassurant pour une fille seule qui plante sa tente dans les champs, d’avoir un bon gardien, et puis aussi les soirs de gros orages, de le voir détendu les quatre fers en l’air, genre ZEN… très communicatif !
Une vraie responsabilité aussi pour moi, devoir veiller sur lui, lui trouver un véto en urgence quand ça ne va pas au beau milieu de nulle part… Il attire aussi le regard des gens, et des enfants surtout ! Ce voyage n’aurait pas été le même sans lui.
Pas de choc culturel, juste quelques petites différences, notamment au niveau de l’accueil du chien, en Suisse, qui contrairement à certaines régions de France, a été bien meilleur je trouve. Et puis les aménagements cyclables, qui pourraient être largement améliorés en France !
L’intégration dans ces pays n’est évidemment pas compliquée du tout, on est voisins après tout 😉 Et puis, toujours ce fameux statut de cyclotouriste qui ouvre des portes de toute façon, une grande facilité dans l’échange !
Non, rien en fait, aucun objet. Quand on voyage à vélo comme ça, on cherche surtout constamment à se délester plutôt qu’à s’encombrer ! En fait, au bout de la 1ère semaine de route, j’ai renvoyé par la poste un excédent de poids de 7 kilos !! Alors, ce n’était pas pour ramener des cadeaux à tout le monde après ça ! Voyager léger !
- Apprendre à réparer son vélo soi-même déjà ! Pouvoir voyager en autonomie c’est essentiel si on ne veut pas se retrouver coincé.
- Ne prendre que le minimum au niveau du chargement, car plus on voyage léger, plus la route est agréable.
- S’éloigner des villes et de la civilisation en général pour planter sa tente.
- Acheter à manger au fur et à mesure, sauf le samedi pour le dimanche (au bout du cinquième où je me faisais avoir, ça a fini par rentrer !).
- Prendre le temps de demander aux gens ce qu’il y a à voir dans leur région, ils sont toujours très contents de parler de leur ville 🙂
- Tenir un petit carnet de route. Déjà, le soir sous la tente, ça occupe. Et puis quand on change d’endroit tous les jours, on ne sait plus le nom des patelins traversés, ou plus dans le bon ordre, ça permet de garder une trace.
Le sentiment de LIBERTE. Se réveiller chaque matin dans un endroit différent, s’y sentir chez soi pour une nuit, sortir le nez de sa tente et découvrir le paysage au petit matin, et puis poser son doigt sur la carte tout en prenant son p’tit dèj et en se disant : « tiens, ça a l’air bien sympa par là-bas, si on allait y faire un tour ?! »… Bref, que du bonheur quoi !
Cette interview vous a-t-elle inspirés ? Choisissez votre future destination de cyclotourisme en consultant notre blog voyage !